COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le 14 juin 2004 nous avons appelé les salariés des titres
de presse de notre région à une journée d’action
et de mobilisation qui s’est soldée par la tenue d’assemblées
générales où les salariés ont décidé
très majoritairement de cesser le travail. Ceci a provoqué la
non parution des titres :
Le Progrès de Lyon, Le Journal de Saône-et-Loire, La Tribune-Le
Progrès de Saint-Étienne, Le Bien Public de Dijon et Le Dauphiné
Libéré.
De cette manière, aucun titre de presse quotidienne régionale
n’est paru ce matin dans notre région.
Cette « journée sans presse » exprime l’opposition
la plus ferme des salariés de nos entreprises aux restructurations envisagées
par la Direction de nos journaux, et à la méthode digne des « patrons
voyous » qu’elle utilise pour les imposer.
En 2002, après deux ans d’un intense dialogue social, nous avons
signé des accords paritaires permettant la modernisation de nos entreprises.
Ces accords ont eu comme conséquence sociale la suppression de centaines
d’emplois dans nos entreprises de presse. En contrepartie la direction
garantissait la modernisation de nos outils de travail, l’avenir professionnel
des salariés et l’indépendance des titres.
La Direction de la Socpresse, notre « maison mère »
récemment rachetée par le Groupe Industriel Marcel-Dassault, a
décidé de ne plus respecter les accords de modernisation pour
imposer, sous la contrainte et la menace de ne plus renouveler notre vieillissant
parc des rotatives, une deuxième couche de réorganisation et des
centaines de suppressions d’emplois supplémentaires.
Ces restructurations visant à réorganiser l’ensemble de
la presse écrite dans notre région n’auront pas seulement
des conséquences dramatiques pour l’emploi des journalistes, employés
administratifs et personnels techniques. Elles entraîneront aussi un processus
de concentration rédactionnelle et industrielle sans précédent
qui mettra fin au pluralisme et aux valeurs démocratiques véhiculées
par la presse écrite.
Cette nouvelle restructuration entraînera la perte des emplois, la perte
des acquis sociaux, la précarité, la déprofessionnalisation
de nos métiers, et à terme, une baisse manifeste de la qualité
des produits que nous proposons chaque jour à nos lecteurs.
Cette crise majeure dans la presse quotidienne de la région trouvera
uniquement une issue satisfaisante dans la restauration d’un climat de
confiance et de paritarisme dans nos entreprises de presse.
Les salariés exigent par cette action le respect des accords de modernisation
signés par la direction des journaux de la région en 2002.
En effet, la lutte menée aujourd’hui par les salariés de
la presse dans notre région concerne le maintien de l’emploi. Tout
comme l’indépendance de nos titres qui risquent de devenir très
vite des outils de propagande au service des groupes industriels qui n’ont
que faire du débat démocratique.
Nous appelons la société civile, les élus
de la République et l’ensemble des citoyens
à réagir face à la remise en question du pluralisme de
la presse,
une des valeurs fondatrices de la République.
Mardi 15 juin 2004