Extrait du compte rendu des débats du Sénat - séance du 10 novembre 2004

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M. Serge Dassault.(UMP) La participation, en associant les salariés aux activités des entreprises, en en faisant des partenaires, en les associant aux résultats, permet d'obtenir l'enrichissement à la fois des salariés et des entreprises. Elle supprime les conflits sociaux.

M. Didier Boulaud (PS). Oui, on y croit ! Et c'est lui qui le dit !

M. Serge Dassault. Tout cela n'est pas difficile à réaliser, encore faut-il le vouloir.

La réalité économique ne répond pas aux visées des idéologies manquant totalement d'objectivité. Il faut faire tout ce qui permet d'obtenir la motivation à tous les niveaux, des salariés aux chefs d'entreprise, afin qu'ils travaillent ensemble dans une même équipe pour satisfaire leurs clients.

M. Didier Boulaud. Ah oui !

M. Serge Dassault. Mais tout ce qui contribue à la démotivation des entrepreneurs, sous prétexte d'égalitarisme social, ...

M. Didier Boulaud. Ça ne risque pas : il y a encore du chemin à faire ! Il y a de la marge !

M. Serge Dassault. ... n'amènera qu'à les contraindre à s'expatrier, laissant les salariés sans entreprise, c'est-à-dire sans emploi.

M. Philippe Marini, rapporteur général. Très bien !

M. Serge Dassault. Ce n'est pas le but de la politique économique du Gouvernement. Mais c'est une réalité dont il faut tenir compte pour réussir à atteindre l'objectif fixé par le Premier ministre, à savoir développer l'emploi sans lequel la France s'enfonce dans la pauvreté.

M. Didier Boulaud. C'est très bien parti !

M. Serge Dassault. Pour terminer, je citerai l'exemple de la Suisse, démocratie du bon sens.

Les Suisses ont compris que l'entreprise reste le meilleur moyen de créer de la richesse. En Suisse, les industriels sont bienvenus et respectés ; en France, ils sont sans cesse soumis à des contrôles fiscaux !

La main-d'oeuvre en Suisse coûte plus cher qu'en France, mais les employés travaillent 42 heures par semaine ! (M. Didier Boulaud s'exclame.)

Les Suisses ont rejeté d'ailleurs par votation la semaine des 37 heures : moralité, les Français vont s'installer en Suisse. Il ne serait d'ailleurs pas inutile de réaliser une votation en France pour savoir si les Français sont vraiment susceptibles de continuer d'être intéressés par les 35 heures.

Pourquoi ne ferions-nous pas comme les Suisses et n'établirions-nous pas également la démocratie du bon sens ? (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)

M. Didier Boulaud. Quel bonheur d'entendre ça : je ne regrette pas d'être venu ! La prochaine fois, on fera venir des ouvriers dans les tribunes : ça va les amuser ! Ils manquaient au décor !

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