A NOS LECTEURS Avant que Dassault ne se rende propriétaire de
la Socpresse, La Tribune Le Progrès
était l'objet d'un plan de modernisation, d'un plan de sauvegarde
de l'emploi, avec l'accord du personnel et de l'ensemble des syndicats. Quand, soudain, cet été, notre groupe change de mains. Arrêt de la modernisation du site stéphanois. Si bien que le beau bâtiment flambant neuf reste vide, et l'avenir de notre titre est menacé. Nous, salariés de la Tribune Le Progrès,
sommes en état de légitime défense car les restructurations
envisagées par notre direction visent à réorganiser
l’ensemble de la presse écrite dans notre région et
n’auront pas seulement des conséquences dramatiques pour
l’emploi des journalistes, employés administratifs et personnels
techniques. Elles entraîneront aussi un processus de concentration
rédactionnelle et industrielle sans précédent qui
mettra fin au pluralisme et aux valeurs démocratiques véhiculées
par la presse écrite.Pour la défense de
ces valeurs, le dernier quotidien de Saint-Etienne doit
posséder un outil d'impression moderne, véritable garant
de la pérennité du titre.
C’est dans ce contexte de lutte pour la survie de notre titre depuis juin que, soudain, le 9 décembre 2004, nous apprenons avec stupeur qu’un budget colossal est prévu par la commission des Finances de l'Assemblée nationale dans le but unique de liquider dans la presse, tant nationale que régionale, l'emploi de 2000 ouvriers, employés, cadres, journalistes ! Si jamais le patronat et le gouvernement parvenaient à leurs fins, c'est une machine infernale qui se mettrait alors en route pour aligner la presse sur la politique antisociale du gouvernement. Ce même gouvernement qui préconise la nécessité de faire travailler les salariés au-delà de 60 ans… L'argent de l'Etat, c'est-à-dire celui des contribuables, les fonds d'aide à la presse, doivent servir en priorité à relancer les titres, reconquérir le lectorat, certainement pas à aider le patronat à éliminer l'emploi de catégories sociales entières ! Comment ne pas voir que l'annexion de la presse par quelques grands groupes industriels arrive au même moment où l'Etat débloque des capitaux considérables, à la demande de ces mêmes patrons, pour financer un plan de liquidation des salariés, qu'il ose qualifier de " social ". La lutte que nous menons aujourd’hui dans notre département, où le bassin industriel est déjà fortement sinistré, s’élève au niveau national pendant la journée du jeudi 16 décembre qui sera marquée par la tenue à Paris d'une manifestation nationale. C’est pour toutes ces raisons que notre titre est absent des kiosques ce vendredi. Nous sollicitons, auprès de tous nos lecteurs, l’indulgence et la compréhension pour ce mouvement qui fait partie de nos actions pour la défense de la presse, du débat démocratique et de l’emploi. LES SALARIES DE LA TRIBUNE LE PROGRES |